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CFDT Crédit Agricole Languedoc

Les hausses de salaires restent substantielles

12 Septembre 2016, 23:05pm

Publié par CFDT CA Languedoc

Les hausses de salaires restent substantielles

Malgré une inflation très faible, les salaires vont progresser de 2,7 % en 2016. Le cabinet Aon Hewitt table encore sur une augmentation de 2,3 % en 2017.

 

Heureux comme un travailleur français ? C'est ce qu'on peut déduire du millésime 2016 de l'étude annuelle du cabinet Aon Hewitt sur les hausses de salaires à laquelle « Les Echos » ont eu accès. De cette étude, réalisée en juin et juillet auprès d'un peu plus de 300 entreprises - de tous secteurs et de toutes tailles - il ressort que les rémunérations (générales et individuelles cumulées) vont augmenter de 2,7 % cette année, malgré une croissance qui reste poussive.

 

La hausse est symptomatique à deux égards. D'abord parce qu'elle est supérieure à ce que ces mêmes entreprises prévoyaient de faire dans la précédente étude, à savoir +2,4 % « seulement ». Ensuite parce que, compte tenu de la très faible inflation attendue, elle participe de la bonne tenue du pouvoir d'achat des salariés.

Amélioration des résultats financiers des entreprises

 

Comment expliquer cette relative générosité des DRH ? « Par l'amélioration des résultats financiers des entreprises », résume Vincent Cornet, directeur rémunération globale pour la France chez Aon Hewitt. De là à penser que le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice) se retrouve dans le porte-monnaie des salariés, il n'y a qu'un pas que cet expert ne franchit pas complètement. Certes, le dispositif phare de baisse des charges du quinquennat Hollande améliore les marges des entreprises, dont une partie se retrouve dans les fiches de paye. Mais une partie seulement.

 

« Quand vous partagez avec vos instances représentatives du personnel le fruit du Cice, très souvent la direction en réserve une partie pour rester dans l'entreprise, une autre pour investir, et puis la dernière participe à l'augmentation globale des salaires », témoigne François Asselin, le président de la CGPME. « Lier Cice et augmentation de salaires revient à ne pas connaître la réalité d'une entreprise », tempère Alexandre Saubot, vice-président du Medef en charge du social.
 

L'érosion se confirme d'année en année
Qui plus est, l'écart entre prévision et réalisation montre que l'embellie surprise de 2016 se retrouve exclusivement du côté des augmentations individuelles : la gestion des talents et des compétences reste au top des priorités des DRH sondés par Aon Hewitt, ceci expliquant certainement cela. Et tout cela se fait en maîtrisant les effectifs, comme en témoigne le niveau encore très élevé du chômage. « La masse salariale est plutôt maîtrisée », assure Vincent Cornet. Enfin, même bien traité, le salarié français peut être (un peu) jaloux de ses pairs allemands et britanniques cette année. « La France est l'un des pays européens où les augmentations sont les moins élevées. Les contraintes liées au salariat, surtout pour des PME, sont plus contraignantes », analyse François Asselin.
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Et pour 2017  ? A ce stade, les DRH sondés par Aon Hewitt tablent sur une augmentation générale des salaires de 2,3 %. La prévision reste dans l'épure de la précédente (celle formulée en 2015 pour l'année 2016) et même si l'inflation prend quelques couleurs (la Banque de France table sur 1,1 % l'an prochain), les employés resteront gagnants. A un bémol près, fait remarquer Vincent Cornet  : même à 2,3 %, l'érosion se confirme d'année en année. « Ce taux est historiquement bas », assure-t-il et il faut remonter quinze an en arrière pour trouver l'équivalent.

 

Pour expliquer cette relative modération, Alexandre Saubot met notamment en avant la non suppression par le gouvernement de la dernière tanche de la C3S - une taxe sur le chiffre d'affaire honnie par le patronat -, mais aussi la campagne présidentielle, ou les incertitudes de la conjoncture internationale. « Les grèves, les attentats, la pénibilité... Les entreprises manquent de visibilité et sont dans l'attentisme, même si dans certains secteurs, l'activité peut être porteuse », souligne François Asselin.

L'intégralité de l'étude