Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
CFDT Crédit Agricole Languedoc

Crédit Agricole envisage de céder ses parts dans Banque Saudi Fransi

13 Mars 2017, 00:05am

Publié par CFDT CA Languedoc

Crédit Agricole envisage de céder ses parts dans Banque Saudi Fransi

Le groupe bancaire a mandaté JP Morgan en vue de céder ses 31 % dans la cinquième banque saoudienne.
Le Crédit Agricole veut se recentrer sur ses marchés domestiques.

 

Une page d'histoire pourrait se tourner au Crédit Agricole. Le groupe a mandaté JP Morgan en vue d'évaluer la possibilité de céder ses 31 % dans la Banque Saudi Fransi, l'une de ses plus anciennes participations héritées d'Indosuez en Arabie saoudite, affirme l'agence Bloomberg. La cession de cette participation, détenue au travers de sa banque d'investissement Cacib, pourrait rapporter au groupe mutualiste jusqu'à 2,4 milliards de dollars.

 

Cinquième banque du pays, valorisée 7,7 milliards de dollars en Bourse, la Banque Saudi Fransi est née en 1947 des activités de la Banque d'Indochine (devenue Banque Indosuez, puis Agricole Indosuez et Cacib). Après une période d'ouverture aux banques étrangères, le royaume saoudien a souhaité reprendre le contrôle de son ­système bancaire à la fin des années 1970 avec le boom pétrolier et a imposé aux acteurs non saoudiens de former des joint-ventures cotés en Bourse. « Al Fransi » (la Française), baptisée ainsi pour se différencier de la Saudi Hollandi Bank créée en 1926, est alors passée sous le contrôle du royaume.

 

Chute des résultats

 

« Ces dernières années, la Banque Saudi Fransi a connu une forte expansion, ce qui mobilise un montant croissant de capitaux pour le Crédit Agricole », note un banquier. Le groupe affiche toutefois un ratio de solvabilité confortable à 14,5 % (à fin 2016), qui n'est pas de nature à motiver une cession d'actifs. En revanche, les résultats de la banque saoudienne ont reculé en raison d'une hausse des défauts de crédit. L'établissement, qui gère 51,4 milliards d'euros de bilan (à fin 2016), a vu son résultat net 2016 chuter de 13 % sur un an à 845 millions d'euros pour un produit net bancaire de 1,54 milliard d'euros. Autre argument confortant la réflexion d'un projet de vente, la volonté exprimée l'an dernier par le Crédit Agricole de se recentrer sur ses marchés domestiques et de se retirer de certaines géographies jugées non stratégiques. Le groupe mutualiste évoquait alors de « possibles » rationalisations en Egypte, en Ukraine ou au Maroc, qui n'ont pas été concrétisées jusqu'ici.

 

Un processus compliqué

 

Selon certaines sources, Cacib aura reçu une offre non sollicitée pour la reprise de cette participation historique et aurait alors décidé de mandater une banque. Le périmètre des acquéreurs potentiels est néanmoins circonscrit, selon plusieurs banquiers, « le royaume devant contrôler et agréer l'ensemble du processus et la nationalité des parties prenantes qui se montreraient intéressées ». Pour des raisons géopolitiques dans la région, le processus pourrait donc être compliqué. De plus, cette cession concerne une part minoritaire du capital. « Le royaume pourrait vouloir favoriser une famille locale, ou alors un acteur très international », souligne un autre banquier.