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CFDT Crédit Agricole Languedoc

Pourquoi l’ouverture express d’un compte bancaire va gagner du terrain en France

27 Juillet 2017, 23:05pm

Publié par CFDT CA Languedoc

Pourquoi l’ouverture express d’un compte bancaire va gagner du terrain en France

Les banques françaises seront bientôt en mesure d’ouvrir un compte grâce à un entretien vidéo avec leurs clients. Fintech et banques en ligne y voient l’opportunité d’être sur un pied d’égalité avec les acteurs historiques.

 

Pour convaincre les clients d'ouvrir un compte, les nouveaux entrants sur le marché bancaire (fintech, néo-banques), mais aussi les établissements traditionnels rivalisent de promesses d'instantanéité . Malgré les sommes investies dans le digital, ouvrir un compte bancaire n'est toutefois pas encore aussi aisé que s'enregistrer sur Airbnb ou sur Uber, les plates-formes qui constituent désormais les références en matière d'expérience client.

 

En cause : les mesures de lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme contraignent les établissements financiers de s'assurer de l'identité de leurs clients en « face à face » ou en se fiant à un contrôle réalisé par une autre banque européenne avant eux. La donne est cependant sur le point d'évoluer. La transposition de la 4e directive européenne anti-blanchiment en droit français, prévue pour l'automne en France, promet en effet d'ouvrir le jeu pour les banques sur le digital.

 

De nouveaux équivalents à l'entretien face à face

 

Selon nos informations, plusieurs moyens d'identification doivent ainsi être reconnus comme équivalents à l'entretien « face à face » avec son banquier. Ils seront fondés sur la lecture des informations contenues dans un document d'identification électronique, dont le niveau de sécurité est considéré comme « élevé » selon les critères du règlement européen « eiDAS » (en France, il n'y en a qu'un seul, c'est le passeport biométrique).

 

Ces moyens d'identification pourront aussi être fondés sur l'utilisation de moyens d'identification « présumés fiables », selon la loi numérique de 2016, et validés par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Un entretien réalisé en vidéoconférence avec son banquier pourra par exemple être considéré comme un moyen d'identification, sous réserve que les banques qui l'utilisent aient obtenu l'accord de l'Anssi.

 

Fluidifier les démarches

 

La nouvelle est de bon augure pour les banques en ligne : faute de rencontrer leurs clients en « face à face », elles doivent aujourd'hui demander à chacun d'entre eux de réaliser un virement depuis un autre de leurs comptes pour valider leur enrôlement. « On cherche depuis longtemps à fluidifier les démarches. Le fait que pour les régulateurs l'absence de conseillers physique ne soit plus discriminant en soi est une bonne chose », confirme le patron de l'une d'entre elles.

 

Le sujet n'est pas non plus anecdotique pour les banques traditionnelles qui voient éclore partout en Europe des solutions d'identification par vidéos capables de faciliter sensiblement les démarches et d'instaurer de nouveaux standards aux yeux des consommateurs. En Allemagne, la néo-banque N26 a été l'une des premières à franchir le pas. Depuis d'autres ont suivi : ING DiBa en Allemagne, Crédit Suisse pour ses clients domiciliés en Suisse ou encore BBVA en Espagne.

 

Mutualiser les contrôles

 

Pour autant, en France, les choses pourraient prendre encore un peu de temps. Face à l'intransigeance des régulateurs sur les contrôles anti-blanchiment, les banquiers se montrent prudents : « D'un côté, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) est très vigilante et, de l'autre côté, la réglementation offre de nouvelles possibilités et nous avons toujours tendance à voir ce qui peut nous pénaliser le plus », détaille un responsable d'une banque française.

 

Pour certains, l'envol d'une identification 100 % digitale dans les banques pourrait venir de l'essor de services d'identification numérique développés de façon mutualisée, comme « France Connect » , projet piloté par l'Etat avec La Poste pour faciliter l'accès aux services publics. « Au-delà des techniques d'identification utilisées, la vraie question qui devrait se poser c'est celle de la mutualisation des contrôles d'identité que font les banques. Des gains d'efficacité conséquents sont en jeu », confirme Julien Stern, président de l'éditeur Cryptolog, qui gère la plate-forme Universign.

 

LesEchos.fr