Crédit Agricole voit l'horizon s'éclaircir dans sa banque de détail
Le groupe mutualiste affiche une hausse de ses résultats de plus de 35%, à 6,5 milliards d'euros. Ce sont ses meilleures performances depuis 2007.
« Ce sont nos meilleurs résultats depuis 10 ans ! », s'est félicité Dominique Lefebvre, président de Crédit Agricole S.A. et de la Fédération nationale du groupe mutualiste. Sur l'ensemble de l'année 2017, le résultat net du groupe Crédit Agricole progresse de 36 %, à 6,54 milliards d'euros, et celui de son entité cotée grimpe de 3,1 %, à 3,65 milliards d'euros.
Mercredi, les investisseurs sont toutefois restés sur la réserve. « Le marché n'a pas apprécié la baisse du ratio de fonds propres durs de Crédit Agricole SA : du fait de l'acquisition de trois banques régionales italiennes, il atteint 11,7 % à fin décembre 2017, contre 12 % à fin septembre », analyse Marco Bruzzo, directeur général délégué chez Mirabaud AM.
Plusieurs bonnes nouvelles
Ces derniers mois, la banque a en outre enregistré une série d'autres coûts exceptionnels peu flatteurs qui complique la lecture de ses performances : la dépréciation de l'écart d'acquisition de sa filiale polonaise (220 millions d'euros) et le coût de la sur-taxe d'impôt sur les sociétés imposées aux grandes entreprises françaises (343 millions d'euros). En recul de 2,83 %, à 13,57 euros, le titre Crédit Agricole SA a accusé une des rares baisses du CAC 40 mercredi.
Sur le front de ses activités, Crédit Agricole affiche toutefois une série de bonnes nouvelles. Dans ses activités de banque de détail, le groupe voit l'horizon s'éclaircir. En 2017, LCL a dégagé un résultat net de 567 millions d'euros, en hausse de 9,1 % par rapport à 2016. « Nous sommes revenus à des niveaux complètement normalisés de renégociations de crédits. Au quatrième trimestre, on a un produit net bancaire qui reflète vraiment le socle de revenus que l'on va retrouver chez LCL dans les prochains mois », a fait valoir Jérôme Grivet, le directeur général adjoint de CASA. Globalement, le groupe revendique 150.000 nouveaux clients dans son réseau de banque de détail.
Les querelles appartiennent au passé
En 2017, la banque a aussi particulièrement profité de l'intégration du gérant d'actifs Pioneer Investment, racheté à Unicredit. Sur l'année, le gestionnaire d'actifs de Crédit Agricole, Amundi, affiche une progression de son résultat net de 25,9 %, à 517 millions d'euros.
Dans les prochains mois, Crédit Agricole attend d'autres bonnes nouvelles dans ses activités de marché qui ont mieux résisté que celles de ses concurrents français au quatrième trimestre. « La volatilité devrait renforcer les besoins de couverture de nos clients », anticipe Jean-Yves Hocher, directeur général de Crédit Agricole CIB.
A l'heure où le Crédit Mutuel se déchire, le Crédit Agricole estime être en bonne position pour profiter de ces vents favorables et du regain de croissance économique : « Nous avons une organisation claire et lisible qui ne permet pas d'exception. Il n'y a pas de volonté de cession chez nous. Ce n'est pas dans l'air du temps », a affirmé Dominique Lefebvre. Une manière d'assurer que les querelles au sein du groupe appartiennent au passé.
BFORBANK REVENDIQUE 194.000 CLIENTS
La banque 100 % en ligne de Crédit Agricole a recruté 35.000 clients en 2017 et 194.000 clients au total. Un score modeste au regard des performances de Boursorama. Mais Crédit Agricole estime que cette banque ne constitue pas l'essentiel de sa stratégique digitale : « Via nos Caisses Régionales, nous sommes la première banque digitale : notre application a été téléchargée 6 millions de fois en Europe », se targue Philippe Brassac, directeur général de Crédit agricole SA.
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