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CFDT Crédit Agricole Languedoc

Le Crédit Agricole propose un dividende hors norme

12 Février 2021, 07:48am

Publié par CFDT CA Languedoc

Le Crédit Agricole propose un dividende hors norme

Les Caisses Régionales du Crédit Agricole, principaux actionnaires du Crédit Agricole SA, n'auront finalement pas longtemps à attendre pour récupérer leur dû. Lors de la présentation de ses résultats pour l’année 2020 (lire ci-dessous), le Crédit Agricole SA a annoncé le versement d’un dividende de 0,8 euro par action, soit un taux de distribution (pay-out) de 66,6%. Ce montant, très supérieur aux 50% distribués en temps normal, prend en compte une partie des sommes qui n'avaient pas été distribuées en 2019. En milieu de matinée, le cours de l'action Crédit Agricole progressait de près de 5% dans un marché parisien en baisse de 0,12%. 

Cette décision a été prise alors que la Banque centrale européenne impose aux banques de limiter la distribution des dividendes en numéraire au maximum entre 20 points de base du ratio de solvabilité CET1 et de 15% de la somme des résultats de l’année 2019 et 2020. La banque a réussi à optimiser sa politique de distribution en utilisant toutes les possibilités qui lui étaient offertes. 

Elle a d'abord profité de son caractère particulier de banque cotée au sein d'un groupe mutualiste. « Nous appliquons les recommandations de la Banque centrale européenne, mais au niveau du Groupe Crédit Agricole, plus large que Crédit Agricole SA, et dont la solvabilité est plus élevée. C’est avec ce raisonnement que nous pouvons distribuer un dividende qui commence à rattraper ce que nous n’avons pas payé en 2019 », a précisé Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole.

La solution de la sortie en actions

Par ailleurs, la distribution se fera en numéraire avec la possibilité offerte aux détenteurs de titres de se faire payer en actions. Or, les dividendes en actions n'entrent pas dans les restrictions imposées par la BCE, puisqu'ils n'impliquent pas de sorties de liquidités. Et il se trouve que le principal actionnaire de Crédit Agricole SA, la SAS Rue de la Boétie (contrôlée par les Caisses régionales du Crédit Agricole), détenteur de 55% du capital, s’est  engagé à demander à se faire payer le dividende en actions. Ce sera aussi le cas des salariés actionnaires du groupe, qui représentent 5% du capital, espère la direction. « C’est aussi parce que notre principal actionnaire s’est engagé à se faire payer en actions que nous pouvons distribuer ce dividende », a déclaré Jérôme Grivet, directeur général adjoint de Crédit Agricole SA.

Sur les 40% d’actionnaires restants, « nous pensons qu’une partie significative des minoritaires, historiquement les deux tiers, vont souscrire à l’option du paiement en actions », a expliqué le directeur général adjoint.

En fonction de la proportion des minoritaires qui auront opté pour le paiement en actions, la banque mettra en place des rachats d’actions. « Les rachats d’actions font partie de notre dispositif cohérent avec la recommandation de la BCE. Ils pourront donc commencer dès le mois de juin, lors de la distribution du dividende en actions », a assuré Jérôme Grivet.

 

 
Le résultat de Crédit Agricole SA subit la montée du coût du risque

 

Le Crédit Agricole SA a publié un résultat net part du groupe pour l’ensemble de l’année 2020 de 2,692 milliards d'euros, contre 4 844 millions d'euros sur l’année 2019, soit une baisse de -44,4%. Hors éléments spécifiques, le résultat net part du Groupe sous-jacent ressort à 3,849 milliards d'euros, en baisse de -16,0% par rapport à l’année 2019. Pour le seul quatrième trimestre, Crédit Agricole SA présente un résultat net publié en baisse de 92,6% à 124 millions d’euros, comprenant notamment la dépréciation d’écart d’acquisition de CA Italia pour -778 millions d’euros. Le résultat net sous-jacent part du groupe pour les quatre derniers mois de l’année se monte quant à lui à 975 millions d’euros, en baisse de 26%.

Sur l’année, le produit net bancaire sous-jacent totalise 20,5 milliards d’euros, en progression de +2,1% par rapport à l’année 2019, grâce à une croissance significative des revenus du pôle Grandes clientèles (+10,7%), tandis que les autres métiers du groupe affichent un léger recul : -1,4% dans la Banque de proximité, -3,0% pour le pôle Gestion de l’épargne et Assurances, et -7,0% dans les Services financiers spécialisés en sous-jacent ou -4,3% à périmètre constant. Les charges d’exploitation restent stables (+0,3%) à 12,452 milliards d’euros.

Le coefficient d’exploitation sous-jacent, hors fonds de résolution unique (FRU), s’élève à 59,6% sur l’année, en amélioration de 1,4 point de pourcentage par rapport à l’année 2019, et inférieur à l’objectif fixé dans le cadre du Plan à moyen terme présenté en juin 2019, à savoir 60%.

Le montant des provisions passées pour coût du risque a été multiplié par 2,1 en un an, passant de 1,256 milliard en 2019 à 2,606 milliards en 2020. Le coût du risque se monte à 62 points de base. Le total des provisions engrangées dans les comptes du Crédit Agricole SA se monte à 9,6 milliards d’euros.

Le bénéfice par action sous-jacent sur l’année 2020 par action atteint 1,20€, en baisse de -13,4% par rapport à 2019.

Par ailleurs, Crédit Agricole SA s’engage à démanteler complètement le mécanisme de switch assurances (qui transfère aux Caisses régionales l’exigence prudentielle liée à la détention de participations de Crédit Agricole SA dans Crédit Agricole Assurances) d’ici la fin de l’année 2022, dont 50% (soit 15% complémentaires) achevés dès le premier trimestre 2021. « Ce débouclage total aura un impact positif sur le résultat net part du Groupe de Crédit Agricole SA. de +141 millions d’euros (+190 millions d’euros sur le PNB) en année pleine, et sur le bénéfice net par action d’environ 4%, pour un impact sur le CET1 de Crédit Agricole SA de -90 points de base (dont -20 points de base liés au débouclage des 15% supplémentaires au première trimestre 2021) », précise le groupe dans un communiqué.

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