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CFDT Crédit Agricole Languedoc

Crédit Agricole reste aux aguets en Italie après l'arbitrage sur Carige

12 Janvier 2022, 07:27am

Publié par CFDT CA Languedoc

Le principal actionnaire de la banque italienne en difficulté Carige a annoncé lundi avoir retenu la proposition de rachat de son homologue BPER Banca en vue de l'ouverture de négociations exclusives, infligeant ainsi un revers à Crédit Agricole, qui était également en lice.

Crédit Agricole reste aux aguets en Italie après l'arbitrage sur Carige

Le principal actionnaire de la banque italienne en difficulté Carige a annoncé lundi soir avoir retenu la proposition de rachat de son homologue BPER Banca en vue de l'ouverture de négociations exclusives, infligeant ainsi un revers à Crédit Agricole , qui était également en lice tout comme le fonds d'investissement américain Cerberus.

Le Fonds interbancaire de protection des dépôts (FITD), qui détient 80 % de Carige après l'avoir renflouée en 2019, a indiqué dans un communiqué avoir « décidé d'accorder à BPER Banca un délai exclusif de quatre semaines » en vue de la négociation d'un contrat pour l'acquisition de la banque.

Selon le quotidien romain « Il Messaggero », la banque française avait proposé de racheter Carige pour 1 euro symbolique et demandé une augmentation de capital préalable de 700 millions d'euros à réaliser par le fonds contrôlé par les banques italiennes. Contacté, Crédit Agricole n'a pas commenté.

 

Crédit Agricole opportuniste

 

Dans la dernière ligne droite, BPER avait revu son offre. Les conditions financières étaient devenues « trop agressives » pour Crédit Agricole, affirme un bon connaisseur. Par ailleurs, « les rachats par des groupes français d'acteurs italiens restent sensibles », ajoute un acteur.

« Crédit Agricole s'est positionné sur Carige de façon assez opportuniste après le rachat de Creval . La banque visait à protéger et renforcer ses parts de marché face à la concurrence. La qualité de la clientèle, notamment des PME, était attractive. Mais ce n'était pas un 'must have'», dit un bon connaisseur du dossier.

L'intégration de Carige par BPER est considérée comme une opportunité pour le secteur bancaire transalpin. Outre le sauvetage d'une banque en difficulté depuis des années, elle permettrait de faire émerger un troisième pôle bancaire derrière Intesa Sanpaolo et UniCredit pour accélérer la consolidation du secteur. Ne resterait plus pour le gouvernement Draghi qu'à se désengager de Monte dei Paschi (BMPS), dont l'Etat est le premier actionnaire, en trouvant un repreneur après l'échec des négociations avec UniCredit.

 

Le superviseur bancaire

 

Ce nouveau projet national met à mal les desseins de la Banque centrale européenne (BCE) qui souhaite voir davantage de mariages transfrontaliers dans la finance. Dans un entretien cette semaine aux « Echos », Andrea Enria, qui supervise les banques de la zone euro au sein de la BCE , citait justement la reprise l'an dernier de Creval par Crédit Agricole comme l'un des rares exemples de ce type.

Dans ce contexte, le scénario d'une reprise de Carige par Crédit Agricole aurait pu avoir du sens : pour le groupe mutualiste, la Péninsule constitue le deuxième marché domestique après la France. Le marché italien génère désormais autour de 15 % du résultat net annuel de Crédit Agricole SA (CASA).

Tout en misant sur la croissance organique en Italie, le groupe français reste aux aguets. « S'ils ne font pas cette acquisition, ils en étudieront d'autres à trois conditions : si ce rachat leur permet de gagner des parts de marché, si la qualité des actifs est réelle et le prix attractif », estime une source financière.

lesechos.fr