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CFDT Crédit Agricole Languedoc

Plus de dialogue social, mieux de dialogue social !

2 Février 2015, 00:02am

Publié par CFDT CA Languedoc

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"Débattre du cadre de ce dialogue plutôt que de son contenu est une impasse."

 

La négociation sur la modernisation du dialogue social s’est terminée sur un échec. Pour la CFDT c’est une déception, mais ce n’est pas un drame. Ni un coup d’arrêt au dialogue social, comme certains voudraient le faire croire.

 

Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de dialogue social. Les salariés en ont besoin pour faire valoir leurs droits et exprimer leurs idées. Les entreprises en ont besoin pour retrouver leur compétitivité. Notre pays en a besoin pour s’apaiser et prendre en main son destin collectif. Des études et des exemples le montrent : dans une économie moderne, le dialogue social est un levier de performance économique et sociale. Il introduit la démocratie et la prise en compte du temps long au cœur de la gouvernance des entreprises.

 

Pour être à la hauteur de ces enjeux, le statut quo n’est pas une option. Débattre du cadre de ce dialogue plutôt que de son contenu est une impasse.

 

La véritable question est : quel dialogue social voulons-nous ?

 

Il est temps de créer les conditions d’un débat constructif entre représentants des salariés et employeurs sur le projet économique de l’entreprise, sur les conditions de travail au quotidien, sur la formation, l’emploi, les salaires. Dépassé, le temps où les décisions étaient prises, en secret, par une poignée d’hommes ! Archaïque, l’idée que seul le patron sait ce qui est bon pour l’entreprise et ses salariés !

 

Bien sûr, il existe des intérêts contradictoires entre salariés et employeurs ; mais ce sont bien les solutions négociées qui permettent de construire des compromis solides et durables, de préparer l’avenir et d’apporter des résultats concrets aux salariés. C’est vrai au niveau national, avec la création du compte personnel de formation, des droits rechargeables à l’assurance chômage ou encore avec la régulation des temps partiels. C’est vrai dans les grands groupes : Renault a pu retrouver sa compétitivité et sauvegarder des emplois grâce à un accord négocié avec la CFDT et d’autres organisations syndicales. C’est vrai aussi dans les petites entreprises : à Mécanor, l’équipe CFDT s’implique pour améliorer la sécurité au travail et c‘est la sécurité juridique de l’entreprise qui s’en trouve renforcée.

 

«Le patronat doit clarifier ses positions»

 

Pour parvenir à un dialogue social de qualité, utile et efficace, certaines conditions sont indispensables : le respect, la loyauté, l’engagement de chaque acteur. Mais aussi des moyens et des prérogatives pour les représentants des salariés. C’est avec cette conviction que la CFDT a abordé la négociation sur la modernisation du dialogue social. Mais les conservatismes étaient trop forts de part et d’autre de la table des négociations…

 

Aujourd’hui s’ouvre une nouvelle étape. Le patronat doit clarifier ses positions : veut-il moins ou mieux de dialogue social ? Le gouvernement et le Parlement doivent décider s’ils veulent intervenir pour faire évoluer le cadre d’action de la démocratie sociale.

 

Quoi qu’il en soit, la CFDT fera entendre ses propositions, avec un seul cap : obtenir un dialogue social de qualité, utile pour les salariés. Notre objectif est de garantir à chaque salarié le droit d’être représenté, quelle que soit la taille de son entreprise. De remettre le travail au cœur des discussions et de la stratégie de l’entreprise, quand il est trop souvent la variable d’ajustement des décisions économiques. De reconnaitre et renforcer l’engagement syndical dans l’entreprise.

 

Je crois au dialogue et à la coopération dans l’entreprise mais aussi au-delà. Parce que c’est la seule façon de construire une société plus forte, plus solidaire. Une société qui ne doute pas de sa capacité à vivre dans le monde tel qu’il est. Une société dans laquelle, après la mobilisation historique du 11 janvier, tous les acteurs, les organisations syndicales et patronales particulièrement, prennent leurs responsabilités pour construire le vivre ensemble.

 

Laurent BERGER (secrétaire général de la CFDT)

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