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CFDT Crédit Agricole Languedoc

1er mai Fête du Travail : les origines du jour férié

1 Mai 2015, 14:25pm

Publié par CFDT CA Languedoc

1er mai Fête du Travail : les origines du jour férié

Parmi ceux qui continuent à défiler chaque 1er mai, combien savent qu’ils commémorent la grève sanglante du 3 mai 1886 aux usines McCormick, à Chicago, pour l’instauration de la journée de huit heures, et le meeting de protestation qui s’ensuivit le lendemain à Haymarket au cours duquel une bombe tua huit policiers. Huit anarchistes furent arrêtés, quatre furent pendus, malgré les pétitions et protestations innombrables venues du monde entier, le 11 novembre 1887, avant d’être innocentés et réhabilités publiquement en 1893. Les martyrs de Chicago vont faire du 1er Mai un symbole de la lutte des classes et de l’identité du monde ouvrier à partir du congrès socialiste international de Paris de 1889 : il s’agissait de fonder en actes le projet d’une société émancipée, libérée du travail contraint. Alternant les hauts et les bas au fil des années, ce symbole sera tout de même à l’origine des lois sur le repos hebdomadaire en 1906 et des huit heures en 1919, avant de se banaliser après être devenu en 1947 un jour chômé et rémunéré.

 
 
Le 1er mai en France

 

En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge. Celui-ci est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine. En 1907, à Paris, le muguet, symbole du printemps en Île-de-France, remplace cette dernière. Le brin de muguet est porté à la boutonnière avec un ruban rouge.

Les syndicats français unis pour le défilé du 1er mai 1936 (archives nationales)

Le 23 avril 1919, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée, mais à titre exceptionnel.

 

Les manifestations du 1er mai 1936 prennent une résonance particulière car elles surviennent deux jours avant le deuxième tour des élections législatives qui vont consacrer la victoire du Front populaire et porter à la tête du gouvernement français le leader socialiste Léon Blum.

 

C'est pendant l'occupation allemande, le 24 avril 1941, que le 1er mai est officiellement désigné comme la «Fête du Travail et de la Concorde sociale» et devient chômé. Cette mesure est destinée à rallier les ouvriers au régime de Vichy. Son initiative revient à René Belin. Il s'agit d'un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT (Confédération Générale du Travail) qui est devenu secrétaire d'État au Travail dans le gouvernement de Philippe Pétain.

 

À cette occasion, la radio officielle ne manque pas de préciser que le 1er mai coïncide avec la fête du saint patron du Maréchal, Saint Philippe (aujourd'hui, ce dernier est fêté le 3 mai) !

 

Le 30 avril 1947, la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération qui fait du 1er mai un jour férié et payé... mais pas pour autant une fête légale. Autrement dit, le 1er mai n'est toujours pas désigné officiellement comme Fête du Travail. Cette appellation n'est que coutumière.